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Hierarchia Ordinis

Édito

En 1839, Henri Lacordaire quitte la France pour Rome. Avant de recevoir l’habit dominicain, il adresse à son pays un Mémoire pour le rétablissement en France de l’ordre des Frères Prêcheurs. Pour justifier son geste, il déploie devant ses lecteurs les noms de dominicains connus comme prédicateurs ou enseignants. Il évoque encore les artistes, les évêques, les cardinaux, les papes, les saints et les saintes de l’Ordre. Cinquante ans après la mort du père Lacordaire, le père Innocenzo Taurisano publie à Rome la Hierarchia Ordinis : un répertoire précis des maîtres de l’Ordre, des procureurs généraux, des maîtres du sacré palais, des commissaires de l’Inquisition, des secrétaires de l’index et des chapitres généraux. L’intuition de ces deux grands dominicains contemporains est reprise ici.

Fonctions dans l'Église

Coopérateurs du pape et des évêques, les frères prêcheurs ont été engagés par eux dès le XIIIe siècle pour des missions ecclésiales. Si Dominique refuse la charge épiscopale, nombre de ses frères l’ont reçue depuis huit siècles. Hugues de Saint-Cher, théologien et bibliste est créé cardinal en 1244. En 1276, Pierre de Tarentaise est élu pape et prend le nom d’Innocent V.
C’est également pour répondre aux demandes de l’Église de leur temps que des dominicains s’engagent dans une activité inquisitoriale.

Pape

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Quatre papes ont porté l’habit dominicain avant leur élection : Innocent V au XIIIe siècle, Benoît XI au début du XIVe siècle, Pie V au XVIe siècle, Benoît XIII au XVIIIe siècle.

Cardinal

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En 800 ans d’histoire dominicaine, les papes ont choisi 75 dominicains pour les créer cardinaux : 54 ont exercé leur charge avant la coupure révolutionnaire; 21 l’ont exercée depuis lors. Ceux qui ont été promus à cette charge et responsabilité ont souvent été auparavant maîtres de l’Ordre (alors tenus d’abandonner leur fonction), maîtres du sacré palais ou théologiens de renom.

Maître du Sacré Palais

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Cette fonction de conseil théologique auprès du pape a été créée progressivement à partir d’Innocent IV en 1244. C’est par confusion entre le titre de « maître de l’Ordre des prêcheurs » et celui de « maître du sacré palais » que l’historiographie a longtemps prétendu que le premier à occuper cette charge fut saint Dominique. En mars 1968, Paul VI remplace l’appellation « maître du sacré palais » par celle de « théologien de la maison pontificale ».

Commissaire du Saint-Office

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En 1542, le pape Paul III institue une commission romaine de six cardinaux munis des pouvoirs les plus larges pour enquêter dans les matières de foi et contraindre les fidèles séduits par les hérésies nouvelles. Cet organisme central est couramment appelé Saint-Office jusqu’aux réformes du pape Paul VI. Il est constitué à la manière des congrégations romaines. Un des cardinaux est secrétaire du Saint-Office. Il est assisté par un assesseur, ordinairement un prélat séculier. Trois dominicains sont placés sous les ordres de ce dernier : le commissaire du Saint-Office et deux compagnons. Le commissaire aide l’assesseur, prépare et instruit les causes criminelles traitées devant la congrégation et s’occupe de tout ce qui a trait aux procès qui se déroulent devant le tribunal.

Secrétaire de l'Index

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La congrégation de l’Index fut instituée en 1571 par le pape Pie V. Elle avait pour charge de mettre à jour l’Index librorum prohibitorum publié en 1564. La congrégation devait faire l'investigation des écrits dénoncés à Rome ou prohibés par les autres congrégations, notamment la congrégation de l'Inquisition, et publier l’Index essentiellement pour les livres devant être corrigés. Le nouveau dicastère comprenait des cardinaux, dont un préfet. Celui-ci était assisté du maître du sacré palais, en qualité d’assistant perpétuel et d’un secrétaire, tous deux dominicains, et de consulteurs. En 1917, Benoît XV décida l’intégration de la congrégation de l’Index dans la congrégation du Saint-Office. La dernière édition de l’Index date de 1948. Il a été définitivement aboli le 14 juin 1966 par Paul VI.

Fonctions dans l'Ordre

Les Constitutions de l’Ordre des Prêcheurs sont, d’après le sociologue belge Léon Moulin, une « cathédrale du droit constitutionnel ». Les grandes lignes en sont tracées au début du XIIIe siècle, du vivant de saint Dominique. Le maître de l’Ordre (ou maître général), les prieurs provinciaux et les prieurs des couvents y exercent une autorité liée à leur élection et reçue dans l’obéissance. Ils donnent des ordres, des préceptes formels, des dispenses, des confirmations ou des annulations d’élections, et assurent les visites canoniques. Ce pouvoir est équilibré par le contrôle exercé par les communautés au moyen de l’élection fréquente des supérieurs et de la représentation aux chapitres. Chaque frère est ainsi rendu responsable; l’autorité du maître de l’Ordre et des prieurs permet cependant de maintenir l’unité de chaque entité et de garantir le bon fonctionnement des institutions.

Maître de l'Ordre

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Le maître de l’Ordre est le successeur de saint Dominique. Il est supérieur général de l’ensemble des frères prêcheurs. Jusqu’au concile Vatican II, l’appellation usuelle en français est longtemps celle de maître général. Élu à vie du XIIIe siècle à la coupure révolutionnaire, les maîtres ont depuis le XIXe siècle un mandat temporaire dont la durée a varié (six ans, douze ans, aujourd’hui neuf ans). L’instance pour une désignation par élection est toujours un chapitre général.

Procureur Général

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Le procureur général (procurator generalis) assiste le maître de l’Ordre dans sa mission en jouant le rôle d’intermédiaire entre les organes de la curie romaine (dicastères, congrégations, commissions et conseils pontificaux) et les frères ou les entités de l’Ordre. Il fournit par ailleurs des conseils d’ordre canonique.

Chapitres de l'Ordre

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Le chapitre général est l’assemblée souveraine de l’Ordre des Prêcheurs. La vie législative dominicaine se caractérise par l’alternance régulière de trois types de chapitres généraux : chapitres de provinciaux, chapitres de définiteurs (composés de frères élus pour représenter leur province), chapitres généraux électifs (composés des provinciaux et de représentants des provinces, au prorata du nombre des frères). La législation dominicaine est adoptée ou révisée au cours de ces chapitres. Le maître de l’Ordre est élu par un chapitre général électif.

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