Chronologie

1. Miracles de la prédication

Expulsion de sept démons

Recueillis entre 1272 et 1288 à partir des récits de la vieille sœur Cécile, les faits contenus dans l’ensemble Les Miracles de saint Dominique datent de l’année 1221 : Dominique passe le Carême à Rome, avant de rejoindre Bologne pour le chapitre général du 30 mai 1221. La communauté des frères, vivant à Sainte-Sabine, peut alors visiter la nouvelle communauté de moniales installée à Saint-Sixte.

Miracle de la prédication : le démon ne supporte pas l’efficacité de la parole du Saint…

Le bienheureux Dominique se tenait près de la grille, en sorte que les soeurs pouvaient le voir et l’entendre, et il prêchait avec force la parole du Seigneur. Mais voici qu’une femme, pleine de démons au point d’avouer qu’elle en avait sept, se mit à empêcher violemment la prédication, poussant de grands cris : « Ribaud, ribaud, avec tes mensonges, tu m’en a pris quatre. Elles étaient miennes et tu me les as enlevées. » Et elle répétait fréquemment : « Ribaud, ribaud ! » Le peuple se mit à murmurer, car elle empêchait la prédication. Aussi le bienheureux Dominique lui dit plusieurs fois : « Tais-toi, tais-toi ! » Les démons répondirent par la bouche de la femme : « Ne nous chasse pas d’ici ; elle est à nous, nous n’en sortirons pas. Nous sommes sept, qui sommes entrés en elle comme ceci et comme cela. » Et tous sur des tons différents de raconter leur entrée dans cette femme. Le tumulte du peuple croissant à cause du trouble qu’elle faisait, le bienheureux Dominique éleva la main, fit e signe de la croix et dit : « Au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, je vous commande de sortir de cette femme et de ne plus jamais lui faire de mal. » Elle, aussitôt, secouée d’un grand vomissement, rejeta une quantité considérable de charbons et du sang en si grande abondance qu’elle en resta comme morte. Alors le bienheureux Dominique commanda de la transporter hors de l’église dans une maison et d’en avoir soin jusqu’à ce qu’elle se remit : c’est à elle qu’il donna le nom de sœur Aimée (Les Miracles de saint Dominique, n° 5, dans M.-H. Vicaire, Saint Dominique, la vie apostolique, 1965, p. 110-111).

Expulsion du démon

Lors de l’interrogatoire de Toulouse, déposèrent vingt-sept témoins. Le résumé notarié de cette procédure a été contresigné par trois cents personnes.

Miracle de la prédication qui chasse l’hérésie : Berengère témoigne à Toulouse de ce qui se passa à Prouilhe.

Berengère déclare sous la foi du serment qu’elle vit de ses yeux et entendit de ses oreilles la scène où le bienheureux Dominique obligea neuf femmes converties de l’erreur à regarder le démon qui les possédait : celui-ci parut sous la forme d’un chat, dont les yeux, grands comme ceux d’un bœuf, paraissaient des flammes de feu, sa langue, pendant d’un demi-pied, semblait de feu et il avait une queue longue d’un demi-bras ; il atteignait bien la taille d’un chien. Sur l’ordre du bienheureux, il s’échappa par le trou de la corde de la cloche et disparut à leurs regards. Heureusement le bienheureux Dominique avait eu soin de leur recommander de ne pas s’effrayer, en annonçant qu’il allait leur montrer quel maître elles avaient servi (Dépositions des témoins au procès de Toulouse, recueillis en 1233, n° 23, dans M.-H. Vicaire, Saint Dominique, la vie apostolique, p. 84).

Miracle du denier

Un prêtre témoigne à Toulouse comment rien ne peut retenir ni empêcher le libre passage du prédicateur…

Pierre Bruneti, prêtre, déclare sous la foi du serment qu’il sait et certifie la vérité de tous les articles. Il ajoute qu’un jour où le bienheureux avait traversé une rivière sur un bateau, les bateliers lui demandèrent un denier pour leur salaire. Comme il n’avait pas de quoi les payer, ces hommes insistèrent, exigeant le denier demandé ou un gage. Dans cette intention ils mirent la main sur lui. Lui, cependant, fixa les yeux sur la terre et leur montra un denier en disant : Recevez de la terre ce que vous me réclamez. Ramassant le denier, ceux-ci le laissèrent aller (Dépositions des témoins au procès de Toulouse, recueillis en 1233, n° 14, dans M.-H. Vicaire, Saint Dominique, la vie apostolique, p. 80).

Miracle de la prédication

Frère Buonviso, lors du procès de Bologne, témoigne comment l’ordre et la prière de Dominique suppléent miraculeusement à l’inexpérience d’un novice.

Le témoin ajoute ce fait. Lorsqu’il était novice, n’ayant aucune expérience de la prédication parce qu’il n’avait pas encore étudié les Divines Écritures, frère Dominique lui ordonna d’aller de Bologne, où il se trouvait, à Plaisance pour y prêcher. Il allégua pour s’en dispenser son peu d’habileté. Mais le bienheureux père, avec des paroles très douces, lui persuada qu’il devait y aller et lui dit : Va avec assurance, car le Seigneur sera avec toi et mettra sur tes lèvres les paroles que tu dois prêcher. Le témoin obéit, alla à Plaisance, y prêcha, et Dieu attacha une telle grâce à sa prédication qu’après l’avoir entendu, trois frères entrèrent dans l’ordre des Prêcheurs (Dépositions des témoins au procès de Bologne, recueillis en 1233, n° 24, dans M.-H. Vicaire, Saint Dominique, la vie apostolique, p. 51).

Le fils d'une veuve

Miracle de la prédication : le miracle montre combien « le Seigneur confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient (Mc 16, 20) ». La prédication de Dominique est suivie d’un acte miraculeux de consolation…

Une femme, citoyenne romaine, de la paroisse du Saint-Sauveur-in-Pensilis et originaire de Buvalisco, qui s’appelait dame Tura, avait en grande dévotion le bienheureux Dominique. Or son unique petit enfant était gravement malade. Un jour donc où le bienheureux Dominique prêchait dans l’église Saint-Marc de cette ville, ladite matrone, enflammée du désir d’entendre de sa bouche la parole de Dieu, laissa son fils dans cet état, et se rendit à l’église où le bienheureux Dominique prêchait la parole du Seigneur. Le sermon fini, et de retour chez elle, elle trouva mort son enfant. Elle en fut frappée d’une extrême douleur, mais elle refoula silencieusement son émotion ; et confiante dans la puissance de Dieu et dans les mérites du bienheureux Dominique, elle prit ses servantes avec elle et, emportant son fils défunt, vint trouver le bienheureux Dominique à l’église Saint-Sixte où il demeurait alors avec les frères. À cette époque, on préparait la maison pour recevoir les sœurs ; aussi, comme on laissait ouvert à cause des ouvriers, d’autres personnes pouvaient-elles pénétrer. Elle entra et trouva le bienheureux Dominique debout à la porte du chapitre, comme s’il attendait quelque chose. En le voyant, elle déposa son enfant à ses pieds et, prosternée devant lui, se mit à le supplier avec larmes de lui rendre son fils. Alors le bienheureux Dominique, pris de compassion devant cette violente douleur, s’écarta d’elle un peu, fit une brève prière, se releva, et s’approchant de l’enfant, traça sur lui le signe de la croix, puis, lui prenant la main, il le releva plein de vie et de santé et le rendit sain et sauf à sa mère, la priant de n’en rien dire (Les Miracles de saint Dominique, n° 1, dans M.-H. Vicaire, Saint Dominique, la vie apostolique, p. 103).

2. Miracles de la parole qui guérit et refait le corps

Guérison d’une recluse

Le bienheureux opère la guérison du bras décharné d’une recluse comme le Seigneur le fit pour une main (Mc 3, 1-6).

Une recluse habitait derrière l’église de Sainte-Anastasie. Elle s’appelait sœur Lucie, et sœur Cécile, avant d’entrer au couvent, l’avait vue plusieurs fois. Elle avait à un bras une très grande infirmité. La chair et la peau avaient été tellement consumées par la gangrène que tout l’os du bras apparaissait à nu jusqu’au coude. Or, comme le bienheureux Dominique pour se rendre à Saint-Sixte passait fréquemment de côté, il la visitait souvent. Et un jour qu’il lui rendait visite avec frère Bertrand d’Espagne et plusieurs autres, il se fit montrer le bras infirme. Elle le lui découvrit donc ; il le bénit d’un signe de croix, puis s’en alla. Et par les mérites du bienheureux Dominique elle recouvra une santé parfaite. Ce miracle, le bienheureux Dominique lui-même et le frère Bertrand qui, étant avec lui, avait vu et entendu tout ce qui vient d’être dit, le racontèrent à sœur Cécile et aux autres sœurs de Saint-Sixte (Les Miracles de saint Dominique, n° 13, dans M.-H. Vicaire, Saint Dominique, la vie apostolique, p. 121-122).

Douceur de Dominique pour les siens

Miraculeusement, Dominique, « la tendresse faite homme » (Bx Jourdain de Saxe) offre à ses fils et filles un rafraîchissement lors des premières chaleurs du printemps à la fin du carême.

Le bienheureux Dominique fit une grande conférence et se montra plein de consolation. Après cet entretien, il dit : « Il serait bon, mes filles, de goûter quelque rafraîchissement. » Et, appelant frère Roger, le cellérier, il lui dit d’apporter du vin et une coupe. Le frère apporta ce qu’on lui avait demandé, et le bienheureux Dominique lui commanda de remplir la coupe jusqu’au bord. Puis il la bénit, en but lui-même le premier, et après lui tous les frères présents. Or il y avait là réunis vingt-cinq frères, tant clercs que laïcs ; ils burent tous autant qu’ils voulurent, mais la coupe, ne diminuant nullement, resta tout aussi pleine. Quand tous les frères eurent bu, le bienheureux Dominique dit : « Je veux que toutes mes filles boivent aussi. » Et appelant sœur Nubia, il lui dit : « Va au tour, prends la coupe, et donne à boire à toutes les sœurs. » Elle y alla avec une compagne et prit la coupe, pleine jusqu’au bord. Et bien que cette coupe fût ainsi remplie, pas une goutte ne s’en répandit. Toutes les sœurs burent donc, à commencer par la prieure, puis les autres, autant qu’elles voulurent ; et le bienheureux père leur disait souvent : « Buvez à votre aise, mes filles. » Les sœurs étaient alors au nombre de cent quatre ; elles burent toutes de cette coupe de vin, autant qu’elles voulurent, mais la coupe n’en diminua nullement ; bien plus, elle resta aussi pleine que si on y eût versé toujours du vin. Puis il fit rendre la coupe hors du tour, aussi remplie que lorsqu’elle avait été introduite. On ignore aujourd’hui comment cela arriva (Les Miracles de saint Dominique, n° 6, dans M.-H. Vicaire, Saint Dominique, la vie apostolique, p. 112).

Guérison d’une fièvre

Les mains du Père des prêcheurs guérissent le corps comme sa parole guérit les âmes.

Raymond Major, chanoine, confirme sous la foi du serment l’exactitude de ces articles. Il est convaincu que le bienheureux est demeuré vierge. Il ajoute que celui-ci l’a guéri de la fièvre par l’imposition de ses mains (Dépositions des témoins au procès de Toulouse, recueillis en 1233, n° 8, dans M.-H. Vicaire, Saint Dominique, la vie apostolique, p. 79).

Miracle des pains

Le frère Buonviso est le quatrième témoin de Bologne (9 août 1233) ; il rapporte comment le saint, à l’image de son Maître, nourrit aussi les corps.

Lorsque le témoin était procureur au couvent de Bologne et qu’il veillait au service des frères au réfectoire, un certain jour de jeûne, le pain vint à manquer. Frère Dominique fit signe d’en mettre devant les frères. Le frère lui dit qu’il n’y en avait pas. Alors le visage rayonnant, il leva les mains, loua le Seigneur et lui rendit grâces. Au même instant entrèrent deux hommes portant deux corbeilles, l’une pleine de pain, l’autre de figues sèches, en sorte que les frères eurent abondamment de quoi manger. Le frère le sait parce qu’il en fut témoin (Dépositions des témoins au procès de Bologne, recueillis en 1233, n° 22-23, dans M.-H. Vicaire, Saint Dominique, la vie apostolique, p. 50).

Multiplication miraculeuse du pain

Le sixième témoin de Bologne, frère Rodolphe (12 août 1233), témoigne comment Dominique vit au quotidien le « Dieu y pourvoira (Gn 22, 8) » des Écritures.

Lorsque le pain, quelque autre aliment, ou le vin manquait au couvent, le frère allait trouver frère Dominique et lui disait : Nous n’avons pas de pain, ou pas de vin. Il lui répondait : Va et prie, et le Seigneur y pourvoira. Il allait prier à l’église, souvent suivi par frère Dominique, et Dieu faisait si bien qu’ils avaient toujours la nourriture nécessaire. Quelquefois, sur l’ordre du bienheureux, le témoin mettait sur la table le peu de pain qu’ils avaient et le Seigneur suppléait à ce qui leur manquait. […] Le témoin sait cela pour avoir vécu avec lui et avoir vu très souvent ce qu’il vient de dire (Dépositions des témoins au procès de Bologne, recueillis en 1233, n° 31, dans M.-H. Vicaire, Saint Dominique, la vie apostolique, p. 57-58).

Le neveu d’un cardinal

La grâce qui passe par saint Dominique est capable de refaire même ce qu’il y a de plus déformé en nous comme fit miraculeusement le saint au sujet du corps horriblement blessé d’un jeune homme.

Le jour dit, comme le bienheureux Dominique avait pris place avec les cardinaux [Hugolin, Étienne et Nicolas], l’abbesse et les moniales étant présentes, voici qu’un homme arriva, s’arrachant les cheveux et poussant de grands cris : Hélas ! hélas ! Les assistants lui demandèrent ce qu’il avait : Le neveu du seigneur Étienne a fait une chute de cheval et s’est tué, répondit-il. Ce jeune homme s’appelait Napoléon. À cette nouvelle, son oncle, sous le coup de l’émotion, se laissa défaillir sur la poitrine du bienheureux Dominique. Tandis qu’on le soutenait, le bienheureux Dominique se leva, l’aspergea d’eau bénite, et, le laissant, se rendit à l’endroit où gisait le cadavre extrêmement brisé et horriblement déchiré. Il le fit transporter dans une maison de l’extérieur et ordonna de l’y enfermer. Puis le bienheureux Dominique dit au frère Tancrède et aux autres frères qui l’accompagnaient de tout préparer pour la messe. […] La messe achevée, il revint vers le corps du défunt, accompagné des cardinaux et de leur suite, ainsi que de l’abbesse avec ses sœurs. En arrivant près du corps, il remit en ordre, de sa main très sainte, tous les membres brisés et déchirés de la tête aux pieds. Puis il se prosterna en prière avec de grands pleurs près de la civière. Il recommença jusqu’à trois fois, remit encore en ordre le visage lacéré et les autres membres, se leva, fit le signe de la croix sur le défunt, et, se tenant à son chevet, il éleva les mains vers le ciel (Jn 11, 41). Alors élevé lui-même par la puissance divine à plus d’une coudée, il s’écria à haute voix : Ô jeune Napoléon, je te l’ordonne au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, lève-toi ! (Lc 7, 14, Ac 3, 6). Et aussitôt, aux yeux de la foule qui avait afflué à un si grand spectacle, celui-ci se dressa (Lc 8, 55) sain et sauf, et dit au bienheureux Dominique : Père, donne-moi à manger (Mc 6, 43). Alors le bienheureux Dominique lui donna à manger et à boire, et le rendit à son oncle (Lc 7, 15), en santé et joyeux, sans la moindre trace de blessure. Il était resté inanimé depuis le matin jusqu’à la neuvième heure. Ce grand miracle, tel qu’ici il est rapporté, l’a raconté sœur Cécile. Elle fut présente à tout ce qu’on a dit, entendit tout de ses oreilles, vit tout de ses yeux (Les Miracles de saint Dominique, n° 2, dans M.-H. Vicaire, Saint Dominique, la vie apostolique, p. 105-107).

Même après la mort…

Plusieurs témoins rapportent des guérisons auprès du tombeau de saint Dominique ; parmi eux, à Bologne, le 7 août 1233, frère Guillaume de Montferrat et, le 14 août, frère Paul de Venise.

Le témoin vit ensuite plusieurs personnes qui disaient avoir été atteintes de diverses infirmités graves et en avoir été délivrées par les mérites du bienheureux Dominique (Dépositions des témoins au procès de Bologne, recueillis en 1233, n° 16, dans M.-H. Vicaire, Saint Dominique, la vie apostolique, p. 46).

Il ajoute enfin, que dimanche passé, il vint de Venise à Bologne pour faire la présente déposition. Or le soir même, il fut pris d’une violente douleur du dos et des reins, qui d’habitude le fait souffrir plusieurs jours. Craignant de ne pouvoir porter son témoignage, il se rendit au tombeau du bienheureux Dominique et le pria très dévotement de lui venir en aide et de daigner le guérir ; et presque aussitôt il fut complètement délivré (Dépositions des témoins au procès de Bologne, recueillis en 1233, n° 45, dans M.-H. Vicaire, Saint Dominique, la vie apostolique, p. 70).

3. Miracles de piété

Vision du ciel

Ici, c’est le bienheureux Père Dominique lui-même qui est le bénéficiaire du miracle… lui, et son Ordre tout entier.

Le bienheureux Dominique retourna en oraison à l’endroit où il était auparavant, et voici que soudain il fut ravi en esprit devant Dieu. Il vit le Seigneur et la bienheureuse Vierge assise à sa droite ; or il lui semblait que Notre-Dame était vêtue d’une chape couleur de saphir. Et le bienheureux Dominique, regardant autour de lui, voyait devant Dieu des religieux de tous les ordres, mais n’en trouvant point du sien, il se mit à pleurer très amèrement et, se tenant à distance, il n’osait approcher du Seigneur et de sa mère. Notre-Dame lui fit donc signe avec la main de venir. Mais il n’osait encore s’avancer jusqu’à ce que le Seigneur l’eut de même appelé. Le bienheureux Dominique s’approcha alors et se prosterna tout en pleurs devant eux. Le Seigneur lui dit de se lever et, quand il fut debout, il lui demanda : « Pourquoi pleures-tu si amèrement ? » Il répondit : « Je pleure ainsi parce que je vois ici des religieux de tous les ordres, mais, du mien, je ne vois rien. » Et le Seigneur lui dit : « Veux-tu voir ton ordre ? » Le bienheureux Dominique répondit en tremblant : « Oui, Seigneur. » Alors le Seigneur mettant la main sur l’épaule de la bienheureuse Vierge dit au bienheureux Dominique : «  J’ai confié ton ordre à ma mère. » Et il lui dit de nouveau : « Veux-tu absolument le voir ? » Il répondit : « Oui, Seigneur. »Alors la bienheureuse Vierge ouvrit la chape dont elle paraissait revêtue et l’étendit devant le bienheureux Dominique. La chape était d’une telle grandeur, qu’elle semblait couvrir toute la patrie céleste ; et, sous elle, il vit une grande multitude de frères. Alors, le bienheureux Dominique, se prosternant, rendit grâces à Dieu et à la bienheureuse Marie sa mère, et la vision disparut. Il revint aussitôt à lui, et sonna sur-le-champ les matines. […] Cette vision, le bienheureux Dominique la raconta lui-même à sœur Cécile, et aux autres sœurs de Saint-Sixte, mais comme si elle était arrivée à un autre. Mais les frères qui l’accompagnaient et qui l’avaient entendue de lui-même, faisaient signe aux sœurs qu’il s’agissait bien de lui (Les Miracles de saint Dominique, n 7, dans M.-H. Vicaire, Saint Dominique, la vie apostolique, p. 115-116).

Miracle de prière

Un témoin du procès de Toulouse montre combien est puissante la prière du saint.

Raymond de Sanches déclare que le bienheureux Dominique obtint un jour par sa prière qu’une jeune fille revint à la santé. Sa mère, en effet, était venue le supplier de la visiter, il lui dit : Revenez près de votre fille ; je vais prier pour elle. Et cette femme atteste que sa fille fut guérie le lendemain (Dépositions des témoins au procès de Toulouse, recueillis en 1233, n 24, dans M.-H. Vicaire, Saint Dominique, la vie apostolique, p. 84).

Parfum céleste

Un témoin de Bologne exprime ainsi le miracle de l’effusion d’un parfum surnaturel lors de la translation (24 mai 1233).

Il ne savait à quelle essence aromatique l’attribuer, mais il lui semblait qu’elle dépassait tous les parfums naturels. Il ne croit pas qu’il ait pu y avoir là une odeur de cette nature et si forte autrement que par un miracle de Dieu (Dépositions des témoins au procès de Bologne, recueillis en 1233, n° 23, dans M.-H. Vicaire, Saint Dominique, la vie apostolique, p. 50).

Et de même, le Bienheureux Jourdain de Saxe, Maître de l’Ordre de 1222 à 1237.

Dès que la dalle est enlevée, une odeur merveilleuse commence à s’exhaler de l’orifice. Stupéfaits, les assistants se demandent quel est ce parfum. Les assistants sont stupéfiés et, terrifiés, tombent à terre. Alors jaillissent des larmes pleines de douceur qui se mêlent à la joie. La crainte et l’espérance s’affrontent dans le champ clos de l’âme et se livrent des combats merveilleux devant la merveilleuse odeur dont on sent la suavité. Nous-mêmes avons senti la douceur de ce parfum et nous témoignons de ce que nous avons vu et senti. Jamais, bien que notre zèle nous ait fait rester très longtemps auprès du corps de Dominique, nous n’avons pu nous rassasier d’une douceur si grande. Si l’on touchait le corps avec la main, une ceinture ou tout autre objet, cette odeur y demeurait un temps prolongé. Le corps fut apporté au monument de marbre pour être enseveli avec les aromates qui lui étaient destinés. L’odeur merveilleuse s’exhalait du corps saint, démontrant clairement à tous que cet homme était la bonne odeur du Christ (2 Co 2, 15) (Bx Jourdain de Saxe, Lettres, MOPH 5, Rome, 1900).

Pendant l'élévation

« Il pleurait avec beaucoup d’abondance et très souvent ; les larmes étaient sa nourriture, le jour comme la nuit, le jour, surtout quand il célébrait la messe » (Bx Jourdain de Saxe) ; sœur Cécile témoigne du miracle dont bénéficiait le bienheureux Dominique pendant l’Élévation.

Puis le bienheureux Dominique dit au frère Tancrède et aux autres frères qui l’accompagnaient de tout préparer pour la messe. Il y avait là le bienheureux Dominique, les cardinaux et leur suite ; l’abbesse et ses moniales s’y trouvaient également, car les cardinaux et le bienheureux Dominique la tenaient en grande révérence à cause de sa sainteté. Alors, le bienheureux Dominique célébra avec grande abondance de larmes. Arrivé à l’élévation du corps du Seigneur, le tenant en mains et l’élevant selon la coutume, voilà que, à la vue et à la stupeur de tous les assistants, lui-même fut élevé de terre à la hauteur d’une coudée (Les Miracles de saint Dominique, n° 2, dans M.-H. Vicaire, Saint Dominique, la vie apostolique, p. 106).

4. La tradition du « Seignadou »

La tradition du « Seignadou »

Il faut attendre quatre siècles après la fondation pour voir se formuler le récit de ce miracle. Miracle particulier puisqu’il n’a pas de témoins : Dominique en est le premier et seul bénéficiaire. Une vérité du dessein de Dieu pour son Ordre naissant lui est manifestée par un événement surnaturel. Il se lit dans des recueils du XVIIe siècle de Cambefort (1646), Rechac (1647) et Percin (1693). Écoutons comment le fr. Humbert-Marie Vicaire, historien du XXe siècle l’interprète.

« Un soir de fervente prière, Dominique aurait vu depuis le promontoire une flamme descendre sur Prouille. Le nom de Seignadou (Senhador, “le lieu du signe”) – qu’on donne au belvédère au moins depuis le XIVe siècle –, en viendrait, si la légende n’en vient pas au contraire. Une croix et une chapelle à saint Dominique rappellent aujourd’hui cette tradition. Quels que soient sa valeur et son point de départ, celle-ci commémore une réalité profonde. La certitude acquise par saint Dominique depuis le belvédère qu’il avait à réaliser dans ce territoire l’appel entendu lors de son enfance à San-Jorge de Caleruega et que Prouille devait être le centre de sa mission surnaturelle. »

« Le nom du lieu-dit est d’origine strictement occitane : signatorium n’existe pas en latin, c’est une fabrication sur le type de dormitorium en vue de la rédaction des chartes en latin. Mais le terme existe en occitan et le languedocien Percin le traduit exactement et uniquement par “le lieu du signe”, le lieu où l’on se signe, où l’on fait signe, où l’on perçoit le signe » (H.-M. Vicaire, Histoire de saint Dominique, Paris, Éd. du Cerf, 2004, p. 245.

Chronologie de la vie de saint Dominique

Previous Next
1170

Dominique naît vers le début des années 1170 à Caleruega, petite cité de Castille, non loin de la grande abbaye bénédictine de Saint-Dominique de Silos. Il est sans doute appelé Dominique à cause de ce patronage. Ses parents, Jeanne et Félix, ont été traditionnellement identifiés comme les descendants de deux nobles familles, les Aza et les Guzman. Ce sont en tout cas des personnages importants. Au moins trois fils naissent de ce mariage : Mannès, un autre fils et Dominique. Une réputation de sainteté entoure la famille.

Vers 1187

La direction de la vie du jeune Dominique est fixée par ses parents. Ils choisissent pour lui la carrière ecclésiastique. Un de ses oncles, prêtre, lui donne une première éducation. Il est ensuite envoyé à l’université de Palencia où il étudie les arts puis la théologie.

1196-1198

À Palencia, Dominique vend ses livres pour subvenir aux besoins des victimes d’une famine locale. Il déclare : « Je ne veux pas étudier sur des peaux mortes quand des gens meurent de faim. » Peu après, il intègre le chapitre des chanoines réguliers d’Osma, sous l’épiscopat de l’évêque Martin et le priorat de Diègue.

1203-1204

Entre le 4 octobre 1203 et le 26 février 1204, Diègue, devenu évêque d’Osma en 1201, se rend au Danemark pour négocier le mariage du fils du roi de Castille. Dominique l’accompagne et découvre l’hérésie des Albigeois qui ravage le Midi de la France. Le peuple des fidèles attend du clergé une sainteté éminente qu’il conçoit selon le modèle évangélique de l’apôtre pauvre et itinérant. Cette attente ouvre la porte à une vague de prédicateurs hérétiques, plus ou moins manichéens. L’austérité de leur vie semble un gage de vérité : ils paraissent justes.

À Toulouse, Diègue et Dominique sont hébergés par un hérétique. Dominique veille toute la nuit pour le convaincre de la vérité de la foi catholique et obtient sa conversion.

1205

Après la première ambassade au Danemark et son retour en Espagne, Diègue se remet en route pour y chercher la fiancée du prince et la conduire en Castille. Dominique l’accompagne de nouveau. La fiancée est morte ou a choisi d’entrer dans la vie religieuse ; la mission prend donc fin. Diègue et Dominique, touchés par les récits de l’évêque de Lund, se proposent de partir auprès des « Cuman  » païens afin de leur apporter l’Évangile. Le pape Innocent III refuse cette offre généreuse et renvoie les clercs castillans dans leur diocèse.

1206

Au début de l’année 1206, Diègue et Dominique rencontrent à Montpellier les légats du pape chargés de convertir les hérétiques. Diègue leur conseille d’aller à pied, sans or ni argent, en « hommes évangéliques », pour ruiner l’anticléricalisme populaire. Diègue renvoie ses bagages et ses compagnons à Osma. Avec Dominique, sans doute, et deux des légats, il se met en route pour prêcher contre l’hérésie.

1206-1207

Avant novembre 1206, Diègue retourne auprès du pape Innocent III pour lui proposer d’organiser une mission de longue durée dans le Midi. Les prédicateurs doivent œuvrer dans une pauvreté radicale. Le pape écrit au légat cistercien Raoul de Fonfroide en ce sens et lui permet de recruter des prédicateurs contre l’hérésie dans les rangs des religieux. Muni, sans doute, d’un mandat du pape, Diègue revient dans le Midi et établit fin 1206 une predicatio centrée sur Prouille. Dominique en en est le chef effectif.

A la fin de l’année 1206 ou au début de l’année 1207, l’évêque de Toulouse Foulque donne l’église de Prouille à Diègue, à la demande de Dominique, pour que des femmes « converties par les prédicateurs contre l’hérésie » puissent y vivre religieusement.

1207

En mars-avril 1207, Diègue et Dominique participent à une grande dispute à Montréal. Ce débat contradictoire, en public, dure plusieurs jours et mobilise des centaines d’auditeurs. Un miracle souligne à la fin la victoire du parti catholique. Les prédicateurs cisterciens y arrivent avec l’abbé Arnaud Amaury qui tient une réunion avec les évêques de la région. L’évêque d’Osma rentre ensuite en Espagne et meurt le 30 décembre 1207. Dominique, lui, reste en Languedoc. D’après Jean de Navarre, il aurait été choisi comme évêque de Comminges mais aurait alors refusé.

Le déclenchement de la croisade des Albigeois, en 1208, conduit à une véritable guerre civile.

1213-1214

De janvier 1213 à mai 1214, Dominique demeure à Carcassonne comme vicaire de l’évêque Guy. Son compagnon de route ou socius est Étienne de Metz, qui deviendra dominicain.

Il y revient en juin 1214 pour célèbrer le mariage d’Amaury de Montfort.

En 1214, Dominique est nommé chef de la predicatio de Prouilhe par le légat Pierre de Bénévent ou par l’évêque Foulques de Toulouse, au nom du légat. Il reçoit aussi le bénéfice de Fanjeaux, ce qui lui permet de financer sa mission.

1215

Au début de l’année 1215, Pierre Seilhan et Thomas « se donnent » à Dominique. Le 25 avril 1215, les frères Seilhan divisent leur héritage. Dominique reçoit la partie due à Pierre pour lui-même, pour ses successeurs et pour les habitants de la maison qu’il y a établie. Dominique s’y installe avec six compagnons. Ils suivent les cours de théologie qu’un maître donnait alors à Toulouse.

Vers mai 1215, Foulques donne à perpétuité au groupe de Dominique le statut de prêcheurs diocésains « engagés à aller à pied, dans la pauvreté évangélique, et à prêcher la vérité évangélique ».

Automne 2015

Dominique et Foulques de Toulouse au concile du Latran

A l’automne 1215, Dominique accompagne l’évêque Foulques de Toulouse à Rome au concile du Latran. Le 8 octobre 1215, Innocent III prend la communauté et les biens de Prouille sous sa protection. Au lieu de confirmer tout de suite la predicatio de Toulouse, il conseille à Dominique de revenir auprès des siens et de choisir une règle approuvée avec ses compagnons, ensuite il donnera la confirmation souhaitée.

1216

Organisation de la vie de Dominique et de ses compagnons

Début 1216, de retour à Toulouse après le concile du Latran, Dominique et les siens choisissent d’adopter la règle de Saint Augustin. Ils retiennent en outre quelques parties du coutumier des Prémontrés pour leur propre coutumier. Ils renoncent aussi aux possessiones, c’est-à-dire aux terres en faire-valoir direct.

En juillet 1216, le diocèse de Toulouse remet à Dominique et à ses compagnons l’église de Saint-Romain.

Automne 2016

Après la mort du pape Innocent III et l’élection d’Honorius III, un nouveau séjour romain s’impose à Dominique. Il demande au nouveau pape la confirmation promise par son prédécesseur. Le 22 décembre 1216, une bulle confirme dans son état la communauté de Saint-Romain.

1217

De nouvelles bulles accordées par Honorius III étendent la mission des prédicateurs toulousains et confirment la vocation des « prêcheurs ».

Durant son séjour romain de 1217, Dominique confie par ailleurs à Guillaume de Montferrat, rencontré chez le cardinal Hugolin, son désir d’aller convertir les païens « en Prusse et dans d’autres régions nordiques ».

Août 1217

De retour dans le Languedoc, Dominique va décider de disperser le petit groupe des frères qui l’ont rejoint. Il est conscient de la précarité de la situation de Simon de Montfort et des menaces qui pèsent sur la communauté de Saint-Romain. Plutôt que de faire venir des théologiens parisiens à Toulouse, il choisit d’envoyer des frères à Paris pour y étudier et y établir un couvent. D’autres doivent partir pour l’Espagne.

Le frère Matthieu est choisi durant l’été 1217 comme « abbé » des frères envoyés à Paris. Il reçoit ce titre parce qu’on prévoit que le développement de l’Ordre doit suivre le modèle d’une abbaye centrale avec des prieurés dépendants. Les prêcheurs qui ont suivi Dominique se conforment au statut de chanoines réguliers.

Fin 1217

À Paris, à la fin de l’année 1217, les prêcheurs attirent l’attention. Installés près de la paroisse Saint-Jacques, ils gagnent le surnom de « Jacobins »  (Jacques se dit Jacobus en latin). Jourdain de Saxe les remarque. Il commence la rédaction de son Libellus en 1218 ou 1219.

1217-1218

Vers la mi-décembre 1217, Dominique part pour l’Italie afin de rendre compte au pape Honorius III de ce qui se passe. Il décide d’envoyer des frères à Bologne.

Durant ce séjour à Rome, en 1218, Dominique fait la connaissance de Réginald, doyen de Saint-Aignan d’Orléans, qui accompagne son évêque. Réginald rêve d’une vie consacrée à la prédication et à la pauvreté. Il tombe malade, fait le propos d’entrer dans l’Ordre après une révélation de la Vierge, et fait profession dans les mains de Dominique. Celui-ci l’envoie à Bologne comme son vicaire.

Le 11 février 1218, Dominique reçoit la première bulle de recommandation de ses frères adressée aux prélats de l’Eglise entière. Le document use pour la première fois de l’expression fratres ordinis predicatorum. Honorius a donné définitivement son nom à l’Ordre. La bulle est copiée en vue de nouvelles fondations.

1218

En mai 1218, Dominique se rend à Bologne et voyage vers l’Espagne avec Pierre Seilhan et quelques compagnons. Sur la route, il laisse peut-être quelques frères à Narbonne pour y fonder un couvent.

À l’annonce de la mort de Simon de Montfort (25 juin 1218), il envoie Pierre Seilhan à Paris pour y retirer des frères destinés à fonder à Limoges. À Madrid, Dominique donne l’habit aux sœurs du monastère établi sur le modèle de Prouille.

Avant Noël 1218, il est à Ségovie où il fonde le premier couvent espagnol des frères.

1219

À son retour d’Espagne, en 1219, Dominique se rend à Toulouse et prend la route de Paris. À cette époque, sans doute, il donne leur autonomie aux frères du Midi, sous la direction du frère Bertrand de Garrigues.

À Paris, en 1219, Dominique exhorte les frères à reprendre la manière de vie pratiquée à Toulouse aux commencements de la mission. Il suggère, sans succès, que l’administration temporelle des couvents soit confiée aux frères convers. Toujours à Paris, Dominique reçoit Guillaume de Montferrat dans l’Ordre et envisage avec lui une mission auprès des sarrasins et des cumans. Il n’a pas renoncé à son idéal de missionnaire auprès des païens.

Été 1219

À la mi-août 1219, Dominique arrive à Bologne. Il trouve un couvent florissant grâce aux recrues de grande qualité recrutées par Réginald et il décide d’envoyer ce dernier à Paris.

C’est encore à Bologne que Dominique reçoit la profession de Diane d’Andalo et s’engage à construire « une maison de dames qui serait nommée une maison de l’Ordre ». L’Ordre s’épanouit, surtout dans le nord de l’Italie, avec les fondations de Florence, Bergame, Milan, Vérone.

Octobre 1219

Dominique rencontre le pape Honorius III à Viterbe. Il souhaite obtenir des bulles de recommandation pour les nouvelles fondations et veut confier au pape son double désir de tenir un chapitre général en 1220 et d’entreprendre une mission auprès des païens. Honorius III brise ces espérances missionnaires en lui confiant le soin de rassembler les moniales romaines dans un nouveau monastère auprès de la basilique de Saint-Sixte.

Pour répondre aux vœux d’Honorius III, Dominique envisage de faire venir de Prouille des frères et des sœurs. En attendant, il appelle quelques frères de Bologne qu’il installe à Saint-Sixte, fondant ainsi à l’improviste le couvent de Rome.

Décembre 1219

Vers décembre 1219, Dominique reçoit dans l’Ordre un prêtre de Friesach (Carinthie) et lui permet de revenir dans son pays pour y fonder un couvent. Il permet ainsi la naissance de l’Ordre dans le monde germanique.

Mai 1220

Le premier chapitre général de l’Ordre est célébré à Bologne à partir du 20 mai 1220. Dominique se soumet à l’autorité du chapitre. Les frères lui demandent de poursuivre sa charge de Maître de l’Ordre. Les constitutions sont révisées (partie « monastique ») ou rédigées (organisation de l’Ordre). L’Ordre décide de ne plus avoir ni possessiones ni revenus. Le chapitre décide la fondation d’un couvent à Palencia. Deux frères partent en Suède pour fonder mais la tentative n’aboutit pas.

À l’occasion du chapitre de 1220 (ou alors du chapitre de 1221), Dominique envoie une lettre aux moniales de Madrid, prises en charge par son frère Mannès.

Après le chapitre, Dominique semble rester à Bologne. Il se rend cependant à Milan en juin 1220.

Janvier 1221

En janvier 1221, Dominique retourne à Rome. La construction du monastère de Saint-Sixte est en voie d’achèvement. Dominique collabore avec trois cardinaux pour rédiger les constitutions des moniales. Le 28 février 1221, les premières moniales (dont sœur Cécile) entrent dans le monastère de Saint-Sixte, reçoivent l’habit dominicain et font profession dans les mains de Dominique. La plupart des frères se sont déplacés à Sainte-Sabine, que le pape leur donne. Dominique peut rêver de s’adonner à la conversion des païens. En attendant un hypothétique départ, il s’occupe cependant de la formation des sœurs de Saint-Sixte et appelle pour l’aider huit sœurs de Prouille, dont Blanche, future prieure.

Juin 1221

Le 2 juin 1221, le second chapitre général commence à Bologne. Le mot province prend son sens technique. Des frères sont envoyés en Angleterre, en Hongrie, au Danemark, en Pologne, peut-être aussi en Grèce.

Juillet 1221

En juillet 1221, Dominique voyage avec le frère Paul de Venise dans les marches de Trévise. Vers la fin du mois, il rentre très fatigué à Bologne. Il tombe gravement malade.

6 août 1221

Dominique meurt à Bologne le 6 août 1221. On dit que des miracles surviennent sur sa tombe. Les frères répriment le culte de peur qu’on ne les accuse de motifs mercenaires.

Jourdain de Saxe arrive à Bologne peu après la mort de Dominique. Il reprend la rédaction du Libellus qu’il doit vite abandonner, inachevé.

1233

En 1233, la prédication de Jean de Vicence et d’autres prédicateurs suscite une reprise du culte de Dominique. Les frères recueillent des dépositions de miraculés qu’ils envoient au pape.

24 mai 1233

Au cours de la translation solennelle du corps de Dominique, un parfum merveilleux émane du tombeau. L’odeur du parfum persiste huit jours plus tard quand les reliques sont exposées à la vénération des frères qui n’ont pu assister à la translation. Une enquête officielle sur la sainteté et les miracles de Dominique se déroule pendant l’été 1234.

3 juillet 1234

Dominique est canonisé à Rieti le 3 juillet 1234 par le pape Grégoire IX.

FacebookTwitterGoogle Bookmarks