Fanjeaux / Prouille

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1206

Au début de l’année 1206

Diègue et Dominique reviennent de Rome en Espagne. Ils rencontrent à Montpellier les légats du pape chargés de convertir les hérétiques : Arnaud Amaury, abbé de Cîteaux, les moines Raoul et Pierre de Castelnau du monastère de Fontfroide, en Narbonnais. L’évêque Diègue leur recommande de reconsidérer leur manière de prêcher la foi catholique, allant à pied sans or ni argent. Devant leurs hésitations, il donne l’exemple, accompagné de Dominique.

Été 1206

Diègue et Dominique, avec l’accord de l’évêque Foulques, prêchent dans la partie orientale du diocèse de Toulouse.

Fin 1206

Muni, sans doute, d’un mandat du pape Innocent III, Diègue établit une « predicatio » centrée sur Prouille. Dominique en est le chef effectif.

1207

Fin 1206-début 1207

L’évêque Foulques de Toulouse donne l’église de Prouille à Diègue, à la demande de Dominique, pour que des femmes « converties par les prédicateurs contre l’hérésie » puissent y vivre religieusement.

Mars 1207

Une grande dispute théologique est organisée à Montréal. Diègue et Dominique y participent. Ils sont opposés, entre autres, à Guilhabert de Castres, qui vit à Fanjeaux.

17 avril 1207

L’archevêque Bérenger de Narbonne fait don à la prieure et aux sœurs nouvellement converties par les paroles et les exemples de frère Dominique d’Osma et de ses compagnons, habitant maintenant et pour toujours au « castrum » de Fanjeaux et à l’église Sainte-Marie de Prouilhe au diocèse de Toulouse de l’église Saint-Martin de Limoux, avec ses dîmes et ses prémices. Frère Dominique et frère Guilhem Claret sont habilités à prendre possession de ladite église au nom de la prieure et des moniales.

Décembre 1211

Une donation est adressée « au Seigneur Dominique, chanoine d’Osma, et à tous les frères et sœurs habitant dans le monastère de Prouilhe maintenant et à venir ». De 1212 à 1214, Dominique va s’employer à recueillir des dons pour construire le monastère et assurer sa subsistance.

Été 1217

Depuis Prouilhe, sans doute, Dominique envoie des frères à Paris et en Espagne. Quelques-uns d’entre eux restent à Prouilhe ou retournent à Toulouse. Lui-même gagne l’Italie.

1220-1221

Dominique reçoit du pape Honorius III la charge de réformer les moniales de la ville de Rome. En février 1221, il établit pour cela des sœurs au monastère de Saint-Sixte à Rome. À cette occasion, Dominique fait venir sept sœurs de Prouilhe sous la conduite de sœur Blanche pour former les sœurs romaines aux usages de Prouilhe.

1340

Le rapport de visite canonique du frère Pierre Gui, prieur provincial de Toulouse, décrit un monastère florissant. Sous la vigilance des frères du couvent de Prouilhe, jouxtant le monastère, près de cinq cents personnes vivent au monastère ou autour de la communauté : cent-soixante moniales, vingt-cinq frères prêtres, près de cinquante frères convers, trente donats, des ouvriers, meuniers, fermiers et leurs familles.

1521

Une visite canonique du monastère des moniales et du couvent des frères est conduite par le P. Adrien de Milly, du couvent dominicain d’Évreux, dans un but de réforme religieuse. Le visiteur demeure dans les lieux jusqu’en 1530. Ses interventions sont contestées.

1538

Après le long priorat de Jeanne de Séverac, Soubirane de Curamont est élue prieure de Prouilhe. Les sœurs demandent confirmation de cette élection, peut-être contestée, au pape Paul III. En réaction, François Ier, roi de France, nomme prieure Jeanne d’Amboise, une autre religieuse du monastère, sœur du gouverneur du Languedoc.

1543

Au départ de Jeanne d’Amboise, une nouvelle prieure royale est nommée, la princesse Magdeleine de Bourbon, abbesse bénédictine de Sainte-Croix de Poitiers. Étrangère à la communauté et étrangère à l’Ordre des Prêcheurs, elle gouverne ses deux communautés jusqu’à sa mort, en 1569. Le système des prieures royales prises en dehors de la communauté se maintient jusqu’en 1751.

Mars 1715

Dans la nuit du 4 au 5 mars, un violent incendie éclate à Prouilhe et détruit la plus grande partie du monastère médiéval, à l’exception de l’église.

1765

Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne achève les travaux de reconstruction du monastère commencés en 1747. Il est le petit-fils de Jules Hardouin-Mansart et l’architecte de la cathédrale Saint-Louis de Versailles.

1768

Sur la proposition de la noblesse du Languedoc, le monastère de Prouilhe doit être transformé en chapitre de chanoinesses séculières. Le roi Louis XV acquiesce et le noviciat est temporairement fermé. La prieure, Françoise du Parc de Bellegarde, retourne la situation.

Décembre 1790

Destrem, conseiller du département de l’Aude, demande à l’Assemblée nationale que la maison de Prouilhe, « distinguée par sa ferveur, son exactitude à observer la Règle de Saint Dominique et sa charité envers les pauvres […] soit conservée et désignée pour une des maisons de retraite des religieux et des religieuses de cet Ordre ».

Octobre 1792

Dans la nuit du 2 au 3 octobre, les moniales quittent clandestinement Prouilhe pour éviter l’humiliation d’une expulsion en raison de la législation révolutionnaire. Les frères présents sur place sont déjà partis. Les moniales se retirent pour certaines dans leurs familles, pour d’autres dans de petites maisons. Jusqu’au début du XIXe siècle, d’anciennes moniales espèrent le relèvement du monastère détruit.

15 juillet 1852

Le P. Henri-Dominique Lacordaire, restaurateur en France de l’Ordre des Prêcheurs, visite Prouilhe et célèbre la messe à Fanjeaux. Il envisage d’acheter quelques ares de terrain et d’y bâtir « une chapelle commémorative dédiée à Notre-Dame de Prouilhe ».

1855-1857

La vicomtesse Jurien de la Gravière acquiert le terrain sur lequel était bâti le monastère de Prouilhe le 27 décembre 1855. Le 4 septembre 1856, Mgr de La Bouillerie, évêque de Carcassonne, y préside en plein air la célébration de la messe; le P. Lacordaire prêche. Le 31 mai 1857, le curé de Fanjeaux bénit la première pierre du monastère que la vicomtesse Jurien s’engage à construire.

11 août 1878

Décès de la vicomtesse Jurien de la Gravière. Ruinée depuis plusieurs années, elle n’a pu mener à son terme le projet de construction. Les bâtiments sont inachevés; aucun monastère dominicain ne s’est engagé à fournir le personnel pour refonder.

11 juillet 1879

Les moniales dominicaines de Nay, dans les Pyrénées, font l’acquisition du terrain et des constructions de Prouilhe, mis aux enchères à Castelnaudary. Le P. Hyacinthe-Marie Cormier, encourage cet achat et la fondation.

29 avril 1880

Le groupe des huit fondatrices, mené par Mère Agnès de l’Enfant-Jésus, arrive à Prouilhe le 29 avril 1880. Le P. Cormier célèbre la messe et la foule présente est admise à visiter le monastère avant la mise en place de la clôture. Le P. Doussot, ancien aumônier des zouaves pontificaux, est nommé aumônier.

1er juin 1894

Érection canonique d’une communauté de frères au vicariat de Prouilhe par le P. Gallais, provincial de Toulouse.

1925

Six moniales de Prouilhe s’embarquent pour le Canada. Elles vont fonder le monastère de Berthierville, au Québec.

Août 1930

Cinq moniales de Prouilhe s’embarquent à Marseille pour Rio de Janeiro. Elles vont fonder un monastère dans la province de São Paolo (Brésil).

1990

Un grave incendie ravage le monastère. Les moniales sont contraintes de loger dans des bâtiments extérieurs destinés à l’accueil.

2003

La communauté de Prouilhe s’ouvre à une dimension internationale en accueillant des moniales originaires d’autres continents et d’autres monastères. Des travaux d’aménagement de la basilique et du chœur sont entrepris.

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