Maison Pierre Seilhan

menu-reperes

Placé sous la protection de l’évêque Foulques de Toulouse, ce petit groupe de prédicateurs se structure peu à peu, adoptant la règle de saint Augustin, élaborant ses institutions et recevant le 22 décembre 1216 et le 21 janvier 1217 de premières bulles de confirmation de la part du pape Honorius III. L’Ordre des Prêcheurs est né. Il peut désormais s’enraciner à Toulouse et, en même temps, commencer à rayonner en Europe.

Ci-dessous quelques dates-clés de l’histoire de la maison de Pierre Seilhan qui accueillit la première communauté des frères autour de Saint Dominique.

Previous Next
1215

À une date non déterminée, Pierre Seilhan et Thomas font profession religieuse dans les mains du seigneur Dominique, sous le contrôle de l’évêque Foulques de Toulouse.

25 avril

Le seigneur Dominique reçoit en tant que supérieur de la communauté la part d’héritage de Pierre Seilhan dont l’actuelle Maison Seilhan située dans l’acte notarié par rapport à l’enceinte romaine au sud de la ville.
À Pierre Seilhan est attribuée cette parole : « Ce n’est pas moi qui suis entré dans l’Ordre ; c’est l’Ordre qui est entré dans ma maison. »

28 août

Jean de Navarre reçoit l’habit et fait profession dans les mains de Dominique à Toulouse
Entre octobre et novembre, Dominique accompagne Foulques à Rome pour le quatrième concile du Latran.
Dominique présente au pape le projet de son Ordre. Innocent III l’approuve oralement.

1216

Dominique et ses frères suivent à la cathédrale l’enseignement en théologie d’Alexandre Stanvensby.
Au mois de mai, les premiers frères adoptent la Règle de saint Augustin et rédigent la première partie de leur coutumier.
La situation précaire de la Maison située sur l’enceinte de la ville et menacée par les attaques incite l’évêque Foulques à proposer aux frères, en juillet, le service de la chapelle du prieuré Saint-Romain (à l’angle de l’actuelle rue Saint-Rome et de la rue Jules Chalande).
Les frères déménagent sans perdre la jouissance de la Maison.
En septembre, Dominique part pour Rome.

22 décembre
Honorius III confirme certains privilèges par la bulle Religiosam vitam.

1217

21 janvier
Une nouvelle bulle donne le titre de « Prêcheurs » aux frères de Saint-Romain (« predicatores in partibus Tholosanis »).
Au printemps, Dominique séjourne à Prouilhe.

15 août
Face à la menace de rébellion contre Simon de Montfort, Dominique disperse ses frères entre Paris et l’Espagne.

13 décembre
Dominique part rendre compte au pape de la situation.

1219

Dominique revient à Toulouse au printemps. C’est son dernier séjour dans la ville.
Il visite également les frères de Paris. Un studium generale y est créé.

Mi-août
Il regagne Bologne où Réginald d’Orléans a attiré des recrues d’un haut niveau intellectuel. Dominique renvoie ce dernier à Paris dans l’espoir qu’il y suscite de semblables vocations.

Décembre
Honorius III accorde une bulle autorisant la mendicité.

1221

6 août
Mort de Dominique à Bologne.

1229

Les frères achètent grâce à des dons du riche marchand Pons de Capdenier des terrains dans la ville, au jardin de Garrigues, sur l’enceinte nord de l’ancienne ville romaine.
Ils se transfèrent en ce lieu dès 1230 et commencent la construction de leur première église en 1231.

1233-1234

Des tribunaux d’inquisition sont mis en place par Grégoire IX.
À Toulouse, le premier inquisiteur, Pierre Seilhan lui-même s’installe dans son ancienne maison.
À l’arrière, dans le jardin, une salle d’audience est construite.
La Maison prend progressivement le nom de Maison de l’Inquisition.

3 juillet 1234
Canonisation de Dominique.

6 août 1234
Consécration de la première église des Jacobins.

1278

3 décembre
La troisième campagne de construction des Jacobins étant trop onéreuse, les frères décident de vendre la Maison des inquisiteurs. Elle est rachetée pour 200 livres tournois par le sénéchal de Toulouse, Eustache de Beaumarchais, au nom du roi de France Philippe III le Hardi. Cependant la Maison est laissée à l’usage des frères.

1369

28 janvier
Arrivée des reliques de saint Thomas d’Aquin à Toulouse, reliques offertes par le pape Urbain V.

1416

Fin du carême
Prédication de saint Vincent Ferrier aux Jacobins, puis la foule devenant trop nombreuse, sur le parvis de la cathédrale.

1519

Sollicité, François Ier autorise la construction d’un couvent de dominicains dans la Maison de l’Inquisition (Mandement du 13 septembre) sauf si les habitants devaient en être importunés.

1551

7 octobre

Contrat entre Esprit Rotier, inquisiteur, et Laurent Clary « maistre maçon et talheur de pierre » devant le notaire Jean Giraudat pour la construction du portail de pierre blanche de la Maison de l’Inquisition.

1575

1575 (ou 1585)

L’Inquisition est transférée aux Jacobins.

1626

Transfert des archives de l’Inquisition aux Jacobins.

1627

Début des travaux de transformation de la Maison de l’Inquisition en couvent.

1647

Transformation de la salle d’audience de l’Inquisition en chapelle.

1648

1648-1650

Le jeune novice Balthasar-Thomas Moncornet (1630-1716) entreprend la décoration du plafond à caissons et y peint quinze scènes de la vie du fondateur. Quatre tableaux muraux complétait cette vie (tableaux aujourd’hui perdus). La « chambrette » de Dominique est aménagée en oratoire.

Un crucifix avec lequel Dominique aurait été présent à la bataille de Muret en 1213 y était vénéré. Transféré aux Jacobins lors de la fermeture du couvent, il est conservé à la basilique Saint-Sernin de Toulouse depuis la Révolution française.

 

1774

22 septembre

François de Malaret, vicaire général de Toulouse, clôt l’enquête commandée par Étienne-Charles de Loménie de Brienne, archevêque de Toulouse, le 7 septembre, en faisant remarquer que « la Maison de l’Inquisition est entièrement inutile aux fidèles qui habitent le quartier », qu’elle « n’est d’aucune utilité au public parce que d’un côté il ne s’y pratique aucun exercice public de religion par lesdicts FF. Prêcheurs qui n’y résident pas ». L’enquêteur préconise la fermeture du couvent.

29 octobre

Le décret de suppression de la Maison est promulgué par l’archevêque.

Décembre

L’accord royal survint au mois de décembre.

1775

25 janvier

Le Parlement de Toulouse entérine les deux décrets et autorise les Prêcheurs à vendre la Maison.

9 septembre

Le couvent est vendu pour 18 000 livres aux frères Combes, épiciers, qui utilisent la chapelle comme dépôt.

1788

Un projet de réaménagement du quartier voit le jour. Envisageant la destruction possible de la Maison de l’Inquisition, l’abbé Magi est envoyé faire le relevé du portail.

Avant la Révolution

Vente de la Maison à l’abbé de Chièse.

1791

Les reliques de saint Thomas d’Aquin sont transférées à la basilique Saint-Sernin.

1792

Les Filles du Bon Pasteur groupées autour de Jeanne-Marie Desclaux qui fonda en 1817 la congrégation de Notre-Dame de la Compassion, trouvent abri dans la maison. En 1794, elles sont arrêtées et emprisonnées. Après la tourmente, elles y reviennent.

1794

Décembre

Le dernier prieur des Jacobins, François-Marguerite Bacqué, meurt dans la rade du Port des Barques alors qu’il doit être déporté au fort du Hâ.

1821

La Maison est prêtée à des trappistes catalans réfugiés à Toulouse.

Le peintre Joseph Roques restaure le plafond de la chapelle et peint un tableau montrant les trappistes et les fidèles célébrant un office. Les trois premières rangées du plafond sont représentées. Le tableau est aujourd’hui conservé au musée du Vieux-Toulouse.

1822

Les Missionnaires de France s’installent à leur tour dans les lieux jusqu’à la révolution de 1830.

1832

Les jésuites achètent les lieux au neveu de l’abbé de Chièse, monsieur Duportaux, et y vivent le temps de construire leur couvent et leur église, rue des Fleurs.

1852

Sollicité depuis plusieurs années, Henri-Dominique Lacordaire prêche à Toulouse le 18 juillet, à la cathédrale Saint-Étienne. En 1854, il donne huit conférences toujours à la cathédrale Saint-Étienne du 8 janvir au 26 février.

1853

Lacordaire rachète l’hôtel de Puymirol au 14 de la rue Vélane ; une annexe, toujours visible, au numéro 17 est adjointe. Les Prêcheurs se réinstallent à Toulouse mais ni à la Maison de l’Inquisition, ni aux Jacobins. En mémoire des origines, Lacordaire place le nouveau couvent sous la titulature de Saint-Romain.

En 1880, les Prêcheurs se transfèrent dans l’hôtel de Mansencal, rue Espinasse d’où ils furent expulsés en 1903.

1860

Le provincial des jésuites favorise l’installation de la Société de Marie Réparatrice dans le couvent de l’Inquisition.

À la demande de la fondatrice, Mère Marie de Jésus (Émilie d’Oultremont d’Hooghvorst), il fait masquer au mois de mai le plafond de la chapelle et, en contrepartie, accroche le 2 février 1861 six grands tableaux sur la vie de saint Dominique dans la pièce appelée « chambre de saint Dominique ».

La chapelle prend progressivement le nom de « chapelle des Réparatrices ».

1902

Confiscation des biens immobiliers dans le cadre de la loi anticongrégationniste de 1901.

1908

23 juillet

Achat par adjudication de la Maison par un particulier qui l’offre à monseigneur Jean-Augustin Germain, archevêque de Toulouse.

1924

Achat par l’Union sacerdotale des laïcs.

1926

Achat par l’Association diocésaine de Toulouse pour le franc symbolique.

1932

Achat par la SCI du Salin par emprunt hypothécaire.

Les sœurs de la Société de Marie Réparatrice réintègrent les lieux à partir de 1933.

1933

Avril

Les six grands tableaux de la chambre de saint Dominique sont acquis par le Père Bonhomme, aumônier du monastère Sainte-Marie de Prouilhe. Le père Bonhomme les installe dans la maison dite de saint Dominique à Fanjeaux.

A Toulouse, la « chambre de saint Dominique » et les pièces attenantes sont transformées en appartement loué.

 

1944

Les six grands tableaux descendent au vicariat du monastère Sainte-Marie de Prouilhe.

1955

Les Prêcheurs se réinstallent à Toulouse dans un couvent construit au sud de la ville dans le quartier de Rangueil.

Le 22 mai 1960, leur nouvelle église est consacrée par Monseigneur Garrone, archevêque de Toulouse.

1957

La façade de la Maison de l’Inquisition est décrépie, ce qui fait apparaître les briques d’origine, datant de siècles différents selon les parties.

1968

1968-1970

Les dominicaines de Crépieux et les dominicains de Toulouse s’engagent à sous-louer la « chambre de saint Dominique » et, au décès de la locataire, Madame, Leroy, à la remettre complètement en état.

1970

Transfert de propriété de l’ensemble des lieux à l’Association du Salin.

 

1974

22 octobre

les reliques de saint Thomas d’Aquin sont transférées de la basilique Saint-Sernin, où elles étaient depuis la Révolution, à l’église des Jacobins.

1989

Vente par immeuble de l’ensemble conventuel de la Société de Marie Réparatrice.

L’Ordre des Prêcheurs, représenté par l’Association Toulousaine de Saint-Dominique, rachète uniquement la Maison dite de l’Inquisition dans laquelle vécut saint Dominique.

L’Institut catholique de Toulouse acquiert le reste, dont la chapelle du XVIIe siècle.

1990

1990-1992

L’Institut catholique transforme la chapelle en amphithéâtre (salle de cours et de conférences dénommée « amphithéâtre Bruno de Solages »). Le faux plafond est ôté et la vie de saint Dominique peinte au xviie siècle est mise au jour.

L’Ordre réaménage la Maison de saint Dominique.

1993

19 avril

L'Ordre rapporte depuis le vicariat du monastère Sainte-Marie de Prouilhe les six tableaux que l’on pense alors être de la main du frère Balthasar-Thomas Moncornet.

Septembre

Ouverture au public de la Maison rebaptisée Maison Pierre Seilhan.

Ouverture aux étudiants pour les cours et au public pour les visites de l'amphithéâtre Bruno de Solages.

2011

8 décembre

Bénédiction du vitrail réalisé par le frère Pierre (Kim) En Joong en hommage à saint Dominique en vue du huitième centenaire de la fondation de l’Ordre.

2014

28 février

Bénédiction du nouvel autel de l'oratoire (chambre de saint Dominique) de la Maison Seilhan.

L'autel a été sculpté et doré par Dominique Kaeppelin. Le thème exprimé est celui de l'arbre de l'Ordre.

FacebookTwitterGoogle Bookmarks